Comment devenir Léonard de Vinci

Lors d'une classe de dessin où l'on travaillait l'homme parfait, un enfant s'est approché et affirmatif a dit, Monsieur, je ne veux pas étudier Léonard de Vinci, je veux être Léonard de Vinci. La demande était sans appel. Les enfants sont tous, sans exception, des Léonard de Vinci potentiels. Andrea Del Verrocchio aura mis en confiance, dans son école de Florence, quelques remarquables talents de la Renaissance. Parmi ceux-ci, Léonard de Vinci.

Au cours des cinq premières années de la vie de l'enfant de Vinci, l'esprit référent, Caterina, la maman protectrice. Se présentent ensuite le crayon et le papier du papa Notaire. A partir du moment crayon-papier, Léonard dessine, dessine et dessine. Les images voltigeant dans sa tête feront la rencontre des mots naturellement. Dans ses cahiers adultes, le mariage dessin-langage confirme un bonheur. Le bonheur de l'imagination.

Pourquoi la pluie tombe du ciel. Pourquoi le caillou dans l'étang fait des ronds, pas des carrés. Pourquoi la ficelle que l'on tend entre les mains est droite. Comment font les yeux pour regarder, les oreilles pour écouter. Pourquoi les arbres poussent en direction du soleil. C'est quoi le contraire du contraire. Est-ce que l'âne, le coq, le cochon me comprennent quand je leur parle. Pourquoi la toile de l'araignée résiste au vent et à l'orage.

Pour Léonard il n'est pas l'heure de raisonner raisonnable. L'audace d'imaginer ce qui n'existe pas donne son vrai sens à l'existence. Dessiner la déraison pure, faire exploser les savoirs imposés, mettre le feu aux vaines certitudes. La vie est belle dans le jardin des idées, des pensées folles, des machines à inventions. Avec le Verrocchio l'apprentissage de l'essentiel, du nécessaire. Ensuite, comme l'oiseau, voler de ses propres ailes. Construire des ponts dans toutes les directions, mettre en connexion les touts et leurs contraires. La science est dans les accidents. L'art est dans l'accident des accidents.

Je suis Léonard de Vinci.