Confessée

«Ceci est une histoire vraie. L'histoire d'un vertige. Le mien. Qui m'a fait entrevoir l'insondable des gouffres de l'âme. Dans cette descente, il fallait que suive le corps, qu'il s'offre tout entier au jeu dangereusement exquis de l'obscène. De la démesure dans l'humiliation, de la souffrance désirée, prête à l'ultime, devait naître la domination de moi-même, la sublimation de tout mon être. Pour y parvenir, j'avais choisi. J'allais droit vers la mort.

Avant je m'ignorais. Ecrire ce que j'ai vécu, pendant que je le vivais, au scalpel de la raison froide, m'a faite à la fois créature et créatrice. L'une voulait sauver l'autre, l'autre refusait.»

S'il y a volonté et désir d'exorcisme à mettre à jour sa part d'ambre, pour s'en arracher, il y a aussi le risque de retrouver dans l'acte douloureux d'écrire ce «bonheur» de s'exhiber non pas aux autres mais à soi-même, une bouffée de trop qui ne serait pas la dernière, mais au contraire celle qui permet de replonger.

La volupté de mettre en scène sa souffrance, son humiliation en acte, rejoint l'écriture.