Confessions au cheval

L'oeuvre de Ray-Monde naît de l'Alpha et de l'Oméga des entrailles, là où s'ancre la vie, où la co-naissance prends corps, à la matrice. Matrice revisitée, l'art de Ray est une parole d'homme et de femmes décrucifiée, lavée des malentendus millénaires pendant lesquels s'est construit le mythe du «vagin denté», mythe à la dent dure que toutes les bonnes volontés féministes n'ont pas éradiqué.

Le travail de Ray-Monde ne s'érige pas dans un rapport frontal et ne se nourrit pas de revendications revanchardes. Art de l'accord, il ouvre un véritable dialogue avec cet Autre que nous savons à peine appréhender, tant le corps résiste encore, tant la volonté de puissance, au sens nietzschéen du terme, n'a toujours pas trouvé sa place au sein de ce «sexe que je ne saurai voir».

Cet ouvrage est le récit d'une oeuvre incontournable pour qui s'interroge sur ce qui, au premier abord, pourrait paraître comme une surexposition du corps gratuite et à outrance, et apporte quelque chose à ceux pour lesquels la mise à nue de l'artiste ne pose plus ce genre d'évidence.

C'est qu'il n'est pas question de cela mais d'un questionnement autre, à l'orée du savoir, au seuil du Révélé.

Nitcheva

Sous l'écorce des choses, habite un dieu caché

Sous le vernis, qui craque (normal, chez un(e) artiste-peintre) Ray Monde peut enfin être elle-même. Dans la tradition du bouddhisme anti-intellectualiste, entre deux véhicules, sans verser au sentimentalisme.

Jean-François Rebérioux