Congo-Brazzaville

Congo-Brazzaville : quelle démocratie pour demain ?

Comment le Congo a-t-il pu manquer l'occasion inespérée que lui offrait en 1991 la Conférence Nationale, d'entrer en démocratie sans violence politique ? Et pourquoi la classe politique s'est-elle accommodée de cet échec, refusant d'en méditer les raisons et heureuse de pouvoir continuer à faire de la politique comme hier ? C'est que même si elle condamne la politique du pouvoir, notre classe politique tire suffisamment avantage du système de gouvernance régnant pour ne pas vouloir en sortir. Nos politiques devenus des profiteurs de la République et décidés de continuer à vivre du Congo, ne veulent pas réellement d'un changement de système politique, mais seulement d'un roulement ethno-régional au sommet de l'État. D'où la question qu'il faut maintenant avoir le courage d'affronter : sommes-nous prêts à accepter la douloureuse mise en ordre de l'État qui conditionne l'entrée en démocratie ? Ou faut-il définitivement prendre acte du triomphe des mythes de l'idéologie congolaise, qui ne visent qu'à instrumentaliser l'idéal démocratique ?

Quoi qu'il en soit la démocratie n'est envisageable chez nous qu'à la condition de transformer d'abord nos partis politiques à caractère tribal en partis à caractère national. Aussi en appelons-nous à une loi de refondation autorisant la subvention publique des seuls partis capables de se prévaloir d'élus dans tout le pays et représentant au moins 10% de l'électorat dans chaque région. Cette loi poussera les différents partis à une clarification politique, tout en leur permettant de s'associer sur la base, non plus du sentiment d'appartenance ethnique, mais de l'adhésion à des valeurs politiques communes.