Conversations du soir

Ce livre était en gestation, en écriture depuis plus de vingt ans. Il est le fruit d'une amitié et d'une estime qui ne se sont jamais altérées. En public, Georges Haldas et Jean-Philippe Rapp se sont entretenus dans de multiples émissions de télévision, de radio, et lors de conférences. On leur doit notamment Pâques à Jérusalem, Rêver avant l'aube, Les chroniques de Céphalonie, Katzanzakis et la Crète.

Mais c'est à l'intime qu'ils se sont le plus rencontrés. Pendant des mois, des années. A raison d'une fois par semaine. Ce furent, comme le souhaitait Georges Haldas, des Conversations du soir, de celles qui prennent d'autant plus de sens, de force et de profondeur que le jour tombe et que la séparation approche. Ce livre propose des moments forts sur la vie, la mort, le sens de notre destin, l'état de poésie.

«J'ai dit, bien sûr que je pense qu'il y a une destination finale. Personnellement je le crois, mais j'ai tant aimé tant de choses sur cette terre que je suis déchiré à l'idée de me séparer des plus simples : la lumière matinale, sortir quand il a plu et que le soleil s'éclaire, un repas avec des amis.

Je dis, bien sûr, l'éternité, bien sûr, la relation avec Dieu, c'est très bien, mais moi, j'adore le pâté en croûte avec la pistache, avec un verre de vin, en conversant avec des êtres chers. C'est la séparation d'avec tout cela qui me rend douloureux le fait de quitter cette terre, de quitter «le banquet de la vie» comme disait Pouchkine. Vous savez le mot de Caldéron «La vida es sueño». La vie est un songe. Eh bien non, la vie n'est pas un songe mais elle passe aussi vite qu'un songe. Et dans le temps donné il faut brûler. Brûler pour une passion, un engagement. Brûler c'est donner chaleur et lumière aux autres. Et si on n'y renonce, on risque fort de pourrir.»