Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 465 pages
Poids : 645 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782905684356
Quatrième de couverture
De ces quatre dernières années - 1899 à novembre 1903, date du décès de Camille Pissarro - nous sont parvenues plus de 440 lettres : «une correspondance qui (le tenait) en haleine journellement».
Si Lucien, le fils aîné, demeure le principal interlocuteur, ses frères Georges, qui expose désormais dans les galeries les plus prestigieuses, et Rodolphe partagent également les conseils répétés du père et du peintre.
Etonnant concert épistolaire que nous donne cette famille, à l'unisson sur le plan artistique, où chacun, sur le modèle paternel et en dépit des mouvements récents comme le symbolisme, choisit de suivre un impressionnisme qui peut être jugé, alors, dépassé.
Tournant d'un siècle où l'on assiste à l'épilogue de l'affaire Dreyfus, à la guerre du Transvaal, au massacre de Fourmies. Mais c'est aussi l'avènement des technologies avec «l'affreux bazar» de l'Exposition universelle, à laquelle Pissarro participera finalement.
Infatigable lecteur de la presse, comme à l'accoutumée, il commente à chaud ces différents événements... et beaucoup d'autres plus intimes.
Lui à qui il arrivait de douter de son talent se voit remporter de «grandes victoires» : chez Georges Petit L'Ecluse à Pontoise monte à 8 200 francs et lors de la vente Georges Feydeau Rouen, Côte Sainte-Catherine dans le brouillard est adjugé 10 000 francs. Chiffres records pour lui, qui d'ailleurs n'entament pas son anxieuse lucidité. S'il doit rester extrêmement vigilant pour soutenir sa cote, une certaine aisance lui permet toutefois de louer dorénavant un appartement à Paris et d'y «prendre ses quartiers d'hiver» pour réaliser plus confortablement ses séries urbaines. L'été restera résolument maritime et normand : Dieppe, «endroit admirable pour un peintre» et Le Havre dont le musée lui achètera des toiles encore en place aujourd'hui.
Car inlassablement - et de sa fenêtre généralement, sa santé étant de plus en plus précaire - Pissarro peint pour exposer : chez Durand-Ruel, chez Bernheim Jeune, en Europe, aux Etats-Unis.
Si le vieil homme connaît la douleur de perdre des amis de longue date, ou des hommes qu'il estime, comme Zola, son chemin croise celui des jeunes : Matisse, Picabia, Picasso.
Janine Bailly-Herzberg, à qui nous devons encore une fois des commentaires aussi passionnants que brillants, clôt ce cinquième et dernier tome par une remarquable conclusion, fournie en témoignages divers qui concourent tous à dresser un portrait inoubliable de l'ami et de l'artiste au travail.