Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 190 pages
Poids : 310 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-84398-305-4
EAN : 9782843983054
L'eau
un bien commun à composer
Quatrième de couverture
La fluidité de l'eau, sa transparence et sa faible saveur immédiate nous ont longtemps laissé croire qu'elle était une ressource parmi d'autres. Il a fallu attendre que ses qualités soient altérées pour qu'on mesure son importance. Et contre les «marchands irresponsables», il serait aisé de rappeler son statut de «bien commun». Pourtant, nous devons désormais apprendre à le recomposer, car il n'a rien de naturel. Pas de retour en arrière, impossible, ni de solution miracle proposée par les commissions d'experts ou les programmes de partis, qui oublient que c'est la méthode de composition qui compte. Faire de la politique, c'est bien composer un monde commun et le faire avec le public concerné. Tous les articles présentés ici montrent bien comment les connaissances construites selon les procédures les plus rigoureuses, celles de la science, gagnent en prise sur le monde dès lors qu'elles sont constituées par les collectifs qui sont déjà partie prenante du problème. C'est de l'expérience d'un collectif hétérogène que peuvent naître les reformulations des problèmes. Après avoir fait la place qui convient à l'article magistral de D. Schneider sur Forbes, ce fondateur de l'écologie («le lac comme microcosme»), l'ouvrage parcourt une partie du champ de l'eau politique, depuis les plus militantes (l'entretien de Delcasso qui revient sur sa trajectoire) jusqu'aux plus gestionnaires et techniques (Lupton et Bauby, Riaux et Richard), des États-Unis au Chili (Pflieger) en passant par la Suisse (November, Penalas & Viot), l'Allemagne (Kropp) et diverses régions françaises (Allouche et Gaudin). Les techniques, les procédures citoyennes, les traditions, les affects aussi bien que les modèles financiers constituent les ingrédients de cette eau recomposée.
Nous pratiquons désormais des «cosmopolitiques» parce que les liens qui nous attachent à nos mondes ne sont pas à trancher mais à rediscuter, parce que la complexité est la base même de toute l'écologie, parce que l'incertitude de notre temps rend caduques ou ridicules les prétentions dogmatiques ou technocratiques. Ces «Cahiers théoriques pour l'écologie politique» se veulent une contribution régulière pour penser l'activité politique des acteurs qui font tenir ces collectifs incertains, qui cherchent à recomposer des espaces de pouvoir ouverts.