Fiche technique
Format : Broché
Poids : 1040 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782283017241
Quatrième de couverture
Entre 1837 et 1838, la fécondité littéraire de Berlioz ne semble pas altérée, que ce soit par l'écriture de son Requiem et les préparatifs de son exécution, reportée puis assumée fin 1837, ou par la composition et les répétitions de Benvenuto Cellini aboutissant à la malheureuse création à l'Opéra de Paris fin 1838. Qui plus est, son «territoire» de critique s'est agrandi. Certes, il reste l'un des piliers de la Revue et gazette musicale de Paris de l'ami Schlesinger, mais voici que la Chronique de Paris lui soutire quelques articles et que le fameux Journal des débats, qui lui avait confié le seul domaine des concerts, le sollicite pour les créations lyriques de l'Opéra et de l'Opéra-Comique, voire du Théâtre-Italien, Jules Janin ne se réservant plus, en principe, que la critique des ballets.
Les études sur les grandes créations de Stradella de Niedermeyer, des Etats de Blois d'Onslow, de Guido et Ginevra d'Halévy, les reprises de la Muette de Portici, des Huguenots, voisinent donc avec les comptes rendus piquants d'opéras-comiques aujourd'hui oubliés de Prévost, Monpou, Grisar, Adam, Auber et autres, subitement ressuscités ici par le charme d'une langue littéraire maîtrisée et par la vivacité du style. Les analyses des symphonies de Beethoven, publiées en un recueil séparé en 1941, se trouvent ici replacées dans leur contexte originel, celui de l'actualité artistique des années 1837-1838, et en regard de la pensée esthétique générale de Berlioz. Les grands problèmes de l'imitation musicale, du rythme - élément de l'avenir -, de l'enseignement musical - en progrès -, ne sont pas oubliés, pas plus que le cher Gluck, les concerts du Conservatoire, presque toujours parfaits, les brillantes soirées de musique de chambre où paraît Liszt, et le regretté Lesueur, son maître, objet d'un émouvant hommage. L'imagination de Berlioz l'entraîne à transformer les péripéties de la création de son Requiem en une histoire fictive située à la Renaissance, celle de Cellini et de Della Viola, tandis que le «cataclysme» des concerts et d'une vie musicale frénétique l'amènent à conter de manière burlesque les Tribulations d'un critique.
Toutes les facettes des intérêts musicaux de Berlioz, avec ses haines et ses enthousiasmes, scintillent dans ces quelque six cents pages écrites en un peu moins de deux ans.