Le refus

Le Refus

Esthétique, littérature, société, musique

Le refus est indispensable à la pensée libre. Il lui est même salutaire. L'individu, les sociétés, les cultures ou les civilisations ne peuvent se construire que par le refus, le refus du discours établi et des diverses formes de conservatisme, le refus du déjà-là et du même. Le refus s'ouvre ainsi sur l'autre, instaurant un espace intermédiaire entre le rejet et l'accueil, entre le même et l'autre, espace où, précisément, s'élaborent ses formes et ses stratégies, espace entre-deux, espace liminal, au seuil d'une reterritorialisation qui reste à définir, entre désir et accomplissement, plus du tout l'un et pas encore tout a fait l'autre. Dans tous les exemples que ce volume propose à la fois dans le domaine de l'esthétique, de l'écriture, des mouvements sociétaux et de la création musicale et qui couvrent l'évolution de la pensée et de la société du XVI^ème siècle à l'époque ultra-contemporaine, on assiste à un questionnement radical de valeurs qui, en fin de compte, confronte le sujet - protagoniste, spectateur ou lecteur - à lui-même, l'obligeant à « se voir se voir ». Au-delà, ces articles posent une simple question : y a-t-il donc, pour tout individu, créateur ou non, urgence du refus, quelqu'intempestif qu'il puisse être ?