D'encre et d'exil

«V. S. Naipaul aujourd'hui, Gao Xingjian hier, les deux derniers prix Nobel de littérature disent à eux seuls l'importance de l'existence des droits de l'homme, en ce début de millénaire. Déracinés, ces deux auteurs inscrivent dans leur écriture tout un peuple en proie à l'oppression et à l'injustice. De tout temps, l'écrivain a été le témoin et parfois le révélateur de l'Histoire en train de se faire. Banni, chassé de chez lui, l'écrivain exilé n'en est que plus conscient, soucieux de dire, de dénoncer. Son acte d'écriture est un acte de reconstruction, de dépassement de soi pour son peuple resté là-bas. Vivant immanquablement dans le passé, il écrit pour faire vivre le présent, pour oublier la douleur, le déchirement de cet éloignement. Pendant quatre jours, du 14 au 17 décembre 2001, une trentaine d'auteurs, exilés en France ou ailleurs en Europe, ont été invités par la Bpi à rencontrer le public autour de tables rondes, d'entretiens, de lectures. Ces premières Rencontres internationales des écritures de l'exil, conçues avec le soutien du Parlement international des écrivains, ont été l'occasion de faire un tour d'horizon d'une littérature d'exil, d'où les mots sont autant de cris d'espoir, de résistance. Donner à entendre ces récits, c'est dire encore et toujours l'importance de combattre la censure et toute atteinte à la liberté de penser et de créer à travers le monde.» (Florence Verdeille-Osowski)