Dans les pas de Jean Moulin

Qui était véritablement l'homme dont on a donné le nom à tant d'avenues, de boulevards, de rues et de lycées, l'homme du Panthéon, le martyr proposé par André Malraux, dans un discours inoubliable, à l'admiration de la jeunesse de France ?

C'est en cela que l'ouvrage de Jean Luneau était indispensable.

Exact, concis, accessible à tous, il remet les choses en place et débarrasse la figure héroïque de Moulin du fatras partisan ou rocambolesque dont certains ont voulu l'affubler. Certes, l'auteur ne prétend pas à l'exhaustivité. Il s'en tient à l'essentiel. Avec talent, il évite néanmoins l'écueil du schématisme. Son Jean Moulin n'est pas un homme de fer ou de marbre, mais un être de chair et de sang, en proie aux passions communes à l'humanité, auquel s'applique admirablement la fameuse phrase de Sartre :

«Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui».

A ceci près qu'il a choisi, lui, le destin qui devait le conduire des chambres de torture de la Gestapo au Panthéon.