Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 338 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 15cm X 23cm
ISBN : 978-2-7453-1397-3
EAN : 9782745313973
De bonne vie s'ensuit bonne mort
récits de mort, récits de vie en Europe (XVe-XVIIe siècle)
Quatrième de couverture
Le culte rendu à la personne se propage avec l'expansion de la civilisation de la Renaissance, d'Italie vers la France et l'Espagne, puis vers les pays du Nord. Cet essor transforme profondément la représentation figurée qui est faite des grands personnages (dans les effigies funéraires par exemple) comme la manière de narrer leur vie (dans l'éloge biographique notamment). À l'aube des temps modernes, les formes littéraires évoquant les hommes illustres hébergent un foisonnement de genres différents (de l'oraison funèbre aux Mémoires, du catalogue d'exempla aux recueils de Vies, du panégyrique à l'autobiographie...). Mais ces formes amènent toutes à reconsidérer la liaison entre la vie et la mort.
«De bonne vie s'ensuit bonne mort»: l'image de la mort devient, dans le récit ou dans le discours, subordonnée à l'image de la vie (à l'instar de ces gisants de marbre qui gagnent en dignité et en mouvement, qui s'animent comme s'ils voulaient mimer le vif, à partir du XVIe siècle). Symétriquement, l'image de la vie anticipe la mort en insistant sur la précarité de destins fréquemment soumis aux caprices de la Fortune: car les risques de mort ponctuent la vie.
L'inspiration religieuse fait évoluer à son tour les productions imaginaires. On voit d'abord la représentation d'une gloire terrestre à l'antique, resplendissante et victorieuse de la mort, perdre de son éclat. À mesure que les dogmes des camps catholiques et réformés se consolident, on voit ensuite le choix théologique déterminer de plus en plus nettement l'écriture «thanatographique».