Un singulier voyage, une représentation cocasse de la France sous le second Empire

« Dans le wagon où sont nos héros, la bagarre était complète. Cette secousse formidable avait jeté dans les bras l'un de l'autre, pour la première fois de leur vie, Onésiphore et Arthémise.Dans le compartiment à côté, tout était sens dessus dessous ; il y avait eu des chocs et des renversements d'une complication inouïe. Ainsi l'homme politique avait donné de la tête en plein dos de M. Leblond, lequel étreignait follement la vieille dame qui avait roulé par-dessus son Angélique. Pendant qu'Athénaïs s'évanouissait dans les bras du jeune docteur, ce dernier se trouvait être à califourchon sur la nuque du vieux monsieur décoré et chauve, lequel piteusement étendu sous les banquettes, fourrageait de ses mains désespérées dans les jambes des voyageurs en détresse. La jeune fille blonde était tombée tout à fait malencontreusement sous le villageois, lequel avait piqué une tête dans un sac de nuit entr'ouvert et faisait mille efforts pour s'en extraire ».
(Chapitre V, Une catastrophe et ses suites)

Une enquête littéraire et bibliographique
« Qu'était-ce donc que ce roman inconnu, dont on pouvait lire le texte imprimé, sans qu'on ne trouve nulle part trace de parution ? Un fantôme venu du passé, assurément, et dont il fallait matérialiser et reconstituer le parcours. »

Une succession de scènes, de sketches ou de saynètes « qui rallongent un voyage censé être beaucoup plus court et rapide s'il était réalisé dans des conditions normales, autant de digressions comiques qui augmentent un texte assez court, selon le principe général du feuilleton »

Capturer l'attention du lecteur le plus longtemps possible, « par tous les procédés admissibles, redondance, coq-à-l'âne, effets de surprise, d'attente, rebondissements incessants, entraves multiples au déroulement prévu des aventures, effets retardateurs... »
J-L Buard