Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 244 pages
Poids : 426 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-88950-090-1
EAN : 9782889500901
De l'attirance à l'expérience de l'Inde
un Vaudois à la marge du colonialisme anglais, Antoine-Louis-Henri Polier (1741-1795)
une biographie transnationale
Quatrième de couverture
À l'heure où le sous-continent indien entre dans une phase de profonds bouleversements - expansion coloniale européenne, décomposition de l'empire moghol - Antoine Polier, dix-sept ans, débarque sur la côte de Coromandel et entre comme soldat au service des Anglais. Rat de bibliothèque à Lausanne puis Neuchâtel, il rêvait d'Asie déjà. Pour avoir passé ensuite trente ans de sa vie immergé dans les sociétés multiethniques entre Gange et contreforts himalayens, on l'a appelé Polier l'Indien. Mais l'homme n'est pas réductible à un archétype : toujours en mouvement, il se joue des frontières qu'il traverse, culturelles, religieuses et raciales, tour à tour militaire, loyal mais indépendant d'esprit, homme de cour et espion auprès de nobles moghols, bibliophile et collectionneur infatigable, mécène de peintres indigènes, avant de finir assassiné en 1795 à Avignon.
Cet essai biographique au croisement d'un parcours singulier et de l'histoire impériale britannique met en perspective une histoire partagée entre un Européen du siècle des Lumières et les populations de l'Inde du Nord. Comment, étranger, vivait-on ce pays ? Comment le percevait-on ? Quel regard portait-on sur le colonialisme ? L'ouvrage dresse le portrait en clair-obscur d'un individu ambitieux et opportuniste, mais intègre et profondément humain. Côté obscur : le peu de récits de soi émanant d'un personnage complexe, aux allégeances politiques ambivalentes, partenaire des Britanniques un temps, allié de dirigeants indiens par la suite - ou les deux à la fois. Côté clair : les « Lettres persanes » de Polier qui dévoilent l'individu dans ses rapports sociaux et marchands avec une multitude d'acteurs locaux, européens, musulmans et hindous, ou dans l'intimité de sa famille indienne. Enfin : son rôle de passeur des cultures. Bien qu'autodidacte, il y a en lui l'étoffe d'un indianiste qui, pionnier de l'étude de la mythologie hindoue et passionné de culture indo-persane, a laissé derrière lui une riche collection d'orientalia, aujourd'hui dispersée.