De l'obscur à l'aurore

L'apprivoisement du mystère : poésie, essai, méditation, journal - tant de modalités différentes pour articuler le même discours. Tant de témoignages sur le sacré de l'être et du monde où il se manifeste. Tant d'épreuves du fait que l'homme appartient à Dieu par ses paroles. C'est-à-dire Dominique Daguet se parlant et nous parlant, se posant des questions à lui-même et à nous tous, se donnant et nous donnant des réponses. Des réponses au sens de notre existence et celle des choses que nous vivons ensemble...

Je n'ai jamais rencontré une vision poétique si proche de celle de Lucian Blaga ; un témoignage tout aussi tranchant de l'approche et du dévoilement du mystère ; une façon d'assumer et de vivre ce mystère...

Qui est-il, Dominique Daguet, dans ses Atteintes attendues, dans ses Fièvres avouées par des paroles dites « entre nuit et jour », dans des saisons vécus dans la solitude de l'expiation sur la croix de l'espace-temps, sinon un chercheur de signes, c'est-à-dire des traces de Celui qui n'est que l'Amour et, en même temps, un chercheur de soi-même ? Car l'essentiel dans sa poésie n'est pas l'aspiration vers le divin, mais la conscience de l'appartenance à celui-ci.

D'une royale simplicité, tout à fait naturelle à quelqu'un qui connaît la valeur de la parole et qui se fait un titre de gloire de défendre cette pureté - ne dit-il pas quelque part « interdiction de déposer des ordures dans la langue française » ? - sa lyrique émane une douce chaleur, la vibration si humaine qui depuis toujours approche la grande poésie de nos âmes...

...Laissons-nous être envahis par ce goût amer, ce déchirant espoir !