Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 290 pages
Poids : 530 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782845862135
De la malemort en quelques pays d'Asie
Quatrième de couverture
Y aurait-il une «bonne» et une «mauvaise» mort ? La question est-elle seulement pertinente ? On comprend qu'il soit possible de mourir de manière plus ou moins paisible, sinon de gaieté de cœur, sans douleur, presque sans heurt, et que l'inverse soit possible aussi, et fréquent ; ou bien encore à un âge plus ou moins convenu, sinon accepté, différent d'ailleurs selon les sociétés. Mais une mort brutale, inattendue, ou atroce, ne suffit pas à expliquer ce que l'on entend par «malemort».
La malemort est complexe. Elle met en jeu bien plus que le vécu de la mort elle-même. Elle concerne bien d'autres individus que le défunt en personne, elle rayonne dans un temps qui dépasse de loin l'instant et couvre des espaces qui se font territoires. Elle est un théâtre qui dépasse l'arrachement de la séparation. Elle est une faille, une brèche par où l'on entrevoit à l'œuvre la pensée complexe des humains lorsque est menacé l'ordre social et celui des généalogies et que l'individu affronte les représentations inconscientes d'une mort vindicative.
Les systèmes de pensée d'Asie savent se faire l'écho de ces voyages au bout de l'inconnu où l'on ne projette que soi-même, et prodiguer les remèdes du rituel et des talismans. Qu'exprime donc la malemort que la mort ne suffit pas à dire ? Comment figure-t-elle en somme la part maudite, ce surcroît de sens qui fait vaciller ?
Notre réflexion sur ce thème fut l'objet d'un séminaire de l'équipe Carrefour asiatique au Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative, à Nanterre, pendant deux années (1996-1997). L'ouvrage présente des données de la Chine, de l'Inde, de l'Indonésie orientale, du Japon et du Myanmar.