Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 356 pages
Poids : 893 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-8031-0452-9
EAN : 9782803104529
De la victoire au pouvoir
développement et manifestations de l'idéologie impératoriale à l'époque de Marius et Sylla
Quatrième de couverture
Le dernier siècle de la République romaine est une période cruciale de l'histoire occidentale. Des troubles et conflits intérieurs qui le scandent dramatiquement émerge un régime nouveau, le Principat, sous lequel le monde méditerranéen allait vivre pendant plusieurs centaines d'années. Habilement masqué derrière une « restauration » de la Res publica, le nouveau mode de fonctionnement des institutions sanctionnait en réalité la prééminence d'un individu, le Princeps. Le présent ouvrage entend éclairer la genèse du discours idéologique impérial à partir des stratégies de légitimation mises en oeuvre par les deux premières figures qui plongèrent Rome dans la guerre civile : Marius et Sylla.
Entre 107 et 82 av. J.-C., dans un climat idéologique et religieux singulier que cette étude contribue à mettre en lumière, ces deux principes de la scène politique durent convaincre les soldats et les citoyens de l'Vrbs, voire - pour Sylla - le monde grec, de leur excellence et de la faveur divine dont ils jouissaient. En pérennisant leur aura de chef de guerre providentiel, ils tentaient de transformer le prestige de la victoire en une position d'influence durable. La confrontation des données de la tradition littéraire et des types monétaires donne accès aux différents thèmes d'un discours élaboré par et pour des imperatores. Dès l'époque étudiée dans ce mémoire, cette idéologie « impératoriale » s'exprime sous des formes diverses : des groupes statuaires aux modestes images véhiculées par les monnaies, les monumenta les plus variés exaltent la pietas, la uirtus et la felicitas des commandants, et commémorent les divinités qui leur ont octroyé le succès des armes et patronnent leurs entreprises. S'inspirant, à ses débuts, du précédent de Marius, Sylla parvint, mieux que personne avant lui, à se forger des principes de légitimité supérieurs aux institutions humaines. Si la dictature syllanienne restaura pour un temps la république sénatoriale traditionnelle, « l'autocratie » de l'imperator felix dans la guerre civile avait déjà irrémédiablement infléchi le cours de l'histoire.