De Ribaupierre

André de Ribaupierre

Après Emile - le violoniste, le pédagogue, le chef d'orchestre, et avec lui l'histoire mouvementée d'une dynastie qui prend ses racines en Alsace et s'installe sur les bords du Léman, du côté de Clarens. durant la seconde moitié du 19e siècle, pour y cultiver des fleurs -. nous vous invitons à traverser la destinée du frère cadet. André (1893-1955). lui aussi violoniste d'exception, à la lumière d'un fonds d'archives exceptionnel jamais encore exploité, légué récemment à l'Association des Amis de l'Institut de Ribaupierre de Lausanne par sa fille Anne. Une vie partagée entre la Suisse et les États-Unis à la faveur d'une intense carrière de professeur et de soliste (en particulier dans le registre de la musique de chambre), qui fera se souvenir de lui comme « le virtuose » de la famille. Une vie de doute et de passion entremêlés, une vie d'artiste et d'amoureux de la montagne qui ne se sentira jamais complètement chez lui à Cleveland ou à Rochester où il dirige des classes pionnières, évoquant dans chacune de ses lettres le souvenir d'une marche au-dessus de Montreux ou dans le Val d'Hérens. dessinant avec une précision photographique les contours du paysage qu'il imagine face à son interlocuteur. Mais la musique permet de transcender cette nostalgie latente : celle héritée de son mentor Eugène Ysaÿe qui lui passe le flambeau du côté de Cincinnati alors qu'il s'en retourne en Europe ; celle qu'il partage avec ses frères et soeur (sur scène ou en pleine nature), avec ses complices du Quatuor de Ribaupierre puis de Lausanne, ou avec la pianiste Jacqueline Blancard, dont le duo qu'ils forment pendant près de vingt ans constitue l'un des sommets de son engagement artistique. Un de Ribaupierre pur sucre, avec ses ombres et ses lumières, généreux et entier.