Denis Miau

Denis Miau

Les tableaux de Denis Miau sont toujours un éclatement de couleurs, hier des bleus profonds aujourd'hui des rouges incendiés. Miau a beaucoup voyagé, Japon, Hong Kong, Majorque, Madagascar, qui lui fournissent toute une thématique exotique. On peut reconnaître dans telle toile un jardin arabe, ses bambous dressés et agités par le vent, ses eaux fraîches et secrètes et même son fauteuil propice au rêve et au recueillement. Sa toile ignore le bric-à-brac, en recrée un autre qui n'en retient que l'enchantement. Tel bouquet se développe en papillon géant. Les arbustes sont des javelots ou des lances que le feu a dépouillées de leur vie.

Du Japon vient cette calligraphie entourée de myriades d'étoiles, points scintillants dans la masse noire de la nuit. De Madagascar cette case royale, l'aigle dans un angle qui symbolise la puissance, les broussailles envahissantes, la couleur même d'une terre ocre et brûlée. Miau aime la matière, le blanc chaud de la craie, le nacre aussi brillant que celui d'une huître et s'il le faut les feuilles d'or et d'argent qui symbolisent des icônes. L'art de Miau est là, se renouvelant, en proie à un désir incessant de création.

« Je crois que Denis Miau est dans la ligne de la nouvelle génération : revenir à une évocation signifiante de la nature, mais en y intégrant les libertés et conquêtes plastiques ou expressives qu'à dégagées « à l'êtat pur » l'art moderne. C'est là, à mon sens, l'étape nouvelle ».
René Huyghe
de l'Académie Française