Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 171 pages
Poids : 274 g
Dimensions : 14cm X 18cm
ISBN : 978-2-490356-18-8
EAN : 9782490356188
Correspondance avec Roger Nimier
Quatrième de couverture
Devancer la nuit nous entraîne dans les rapports épistolaires et amoureux d'Anaïs Dobleï et d'Alexis Deblaise.
Lui est un écrivain obsédé par la vanité de l'existence : elle une jeune journaliste amoureuse.
Au fil de leurs joutes verbales se dessine la figure d un homme suicidaire pour qui seul l'amour des mots, infini territoire de jeux, donne encore un sens à la vie. Face à lui, Anaïs, amoureuse, prête à tout pour le distraire de ses pensées morbides, joue le jeu du marivaudage lexical et poétique pour le maintenir du côté de la vie. Ceci au risque de brader ses propres sentiments. Parviendra-t-elle à empêcher Alexis de se détruire ?
Dans ce drôle de livre plein d'humour souvent noir, Béatrix Beck se délecte de la langue, qui est son matériau de prédilection, et nous régale de trouvailles et d'expérimentations entre le sens et l'usage des mots. Seule Madame Blanche, qui s occupe d'Anaïs, garderies pieds sur terre, tout comme sa langue argotique et proverbiale, d'une extrême drôlerie.
Après avoir obtenu le prix du livre Inter en 1979 pour La décharge, renouant ainsi avec le succès, Béatrix Beck déstabilise une fois encore ses lecteurs l' année suivante en publiant Devancer la nuit, exercice de style épistolaire d'une incroyable virtuosité, dans lequel elle tente de raviver la mémoire du cher ami Roger Nimier, trop tôt disparu en 1962, et qui sert de modèle à Alexis Deblaise.
Cette édition de Devancer la nuit est suivie de la correspondance inédite entre Béatrix Beck et Roger Nimier. Quoique fragmentaire, elle fait directement écho au roman tant la personnalité désespérée de Roger Nimier y transparaît. Elle raconte également en creux les années cinquante de Béatrix Beck et, en particulier, sa lutte pour devenir française : ce que le Goncourt n'a pas réussi à faire, Roger Nimier y parviendra.
« Le monsieur de Mademoiselle n'est pas un garçon pour vivre.
- Vous ne savez pas ce que vous dites.
- Si je ne le sais pas, d'autres le savent pour moi. Il ne fera pas de vieux os.
- Si si si si.
- Mademoiselle n'a pas besoin de siffler comme un serpent, ça n'y changera rien.
- Il est la force même. L'autre jour, dans la forêt, il s'est amusé à déraciner un petit arbre.
- Ça aime mieux déraciner que planter. Mademoiselle essaye de le sauver en batifolant mais elle ne réussira pas. Personne n'y peut rien, c'est écrit.
- Ce n'est écrit nulle part, voyons, où voulez-vous que ce soit écrit ? »
« Si un jour, ce qui parait impossible, j'étais un peu dans le désarroi, c'est à vous que je montrerais volontieres mon ivresse, mon bavardage ou ma tristesse.
Téléphonez-moi quand vous vous ennuyez.
Moi c'est toujours. »
Roger Nimier à Béatrix Bexk