Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 293-II pages
Poids : 470 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-296-55324-8
EAN : 9782296553248
Dire les maux
anthropologie de la parole dans les médecines du monde
Quatrième de couverture
Dire les maux
Anthropologie de la parole dans les médecines du monde
Alors que la médecine moderne suppose que la santé réside avant tout dans une physiologie, les observations des ethnologues tendent au contraire à montrer les multiples façons dont le langage, l'imaginaire et la culture façonnent également de manière décisive la réalité corporelle de l'homme. Cet ouvrage, prenant au mot en quelque sorte cet acquis théorique, va chercher littéralement à entendre les paroles dont s'accompagnent les savoirs et savoir-faire thérapeutiques.
En effet bien souvent, dans certains systèmes médicaux « traditionnels » (mais pas seulement), le flux vivant du verbe est tenu pour une des composantes naturelles de la santé et des maux. Lorsque la maladie prend la parole dans le sujet (rompant avec le fameux « silence des organes »), c'est aussi pour le pousser à renouer un dialogue interrompu avec les esprits, les dieux, les ancêtres, avec certaines entités ou groupes sociaux qui ont leur mot à dire sur son état. Alors, entre le malade et son entourage, au sein de celui-ci, entre le malade et son/ses thérapeutes, dans la communauté des thérapeutes eux-mêmes, circulent non seulement des savoirs, mais aussi des croyances, des récits, des formules, des recommandations. Ainsi de nombreux arts de guérir ne sauraient se passer d'un certain art de dire, d'interpréter, de transmettre, d'écouter- et parfois de (se) taire.
A travers des exemples pris sur trois continents et à différentes époques, cet ouvrage inspecte la manière dont les mots interviennent dans une pluralité de formes thérapeutiques. Entre l'étude des rites et la pragmatique du discours, l'analyse des textes et celle des contextes, il montre les multiples motifs selon lesquels diverses cultures médicales font participer la parole au soin. S'éloignant de l'approche psychologique souvent proposée pour envisager la dimension thérapeutique du langage, il convoque non seulement l'ethnographie, mais aussi la psychanalyse, l'histoire et la philosophie, ouvrant ainsi un large débat anthropologique qui interroge aussi les frontières entre les sciences humaines.