Discours, organisation et souffrance au travail

Les actes du colloque ici proposés manifestent un souci épistémologique et exposent un programme de recherche. Cliniciens psychopathologues, philosophes, sociologues, linguistes qu'anime une référence à une pratique, à une théorie, à une expérience, à un horizon de questions centrées sur la portée du fait clinique dans la connaissance, tous font l'épreuve de s'expliquer mutuellement leurs attendus épistémiques et les problématisations que cette référence à une clinique introduit dans leurs champs scientifiques - questions impliquées aussi dans les échanges avec des praticiens de la clinique «de terrain» hors le lieu universitaire.

La souffrance au travail - bien que souvent négligée, voire déniée, à l'heure même où elle s'aggrave et connaît de nouvelles formes d'expression - revêt une importance sociale, psychique et éthique considérable. C'est autour des modes d'approche théoriques et méthodologiques de ce phénomène que s'ouvre l'ouvrage.

Une deuxième partie traite de pratiques qui, qu'il s'agisse de stratégies défensives ou de processus de dépassement-transformation, qu'il s'agisse de modes d'organisation ou de méthodes d'intervention dans/sur l'organisation, présentent l'intérêt de mettre en œuvre une pensée analogique plutôt que causale ainsi qu'une production métaphorique au symbolisme spécifique dont l'efficacité mérite examen.

La troisième partie de ces études met en dialogue pharmacologie et psychiatrie, une psychanalyse soucieuse d'instaurer des collaborations novatrices avec la médecine, et une sociologie soucieuse d'appréhender la psychopathologie comme révélatrice de la condition socioculturelle de l'individu. Les perspectives ouvertes ici s'entrecroisent sur la pratique complexe des «soins» ou du changement, et de leurs représentations.