Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 217 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-7453-1787-2
EAN : 9782745317872
Discours sur la liberté de penser
Quatrième de couverture
Il faut rendre à Anthony Collins, auteur scandaleux du Discours sur la libre-pensée, l'honneur d'avoir le premier, et le plus vigoureusement, défini pour la philosophie de son temps, sinon un programme, du moins un principe formulé depuis l'Essai sur l'usage de la raison de 1707 : toute proposition ne peut être crue qu'à proportion de l'évidence que lui découvre la raison.
Toute proposition : il n'y a donc pas de vérités de la foi, mais seulement des vérités en lesquelles on peut avoir foi. La libre-pensée se donnait d'emblée pour objectif d'attiser la polémique antireligieuse, ce qui n'a pas échappé aux théologiens qui prirent immédiatement pour cible, et avec quelle violence, le Discours et son auteur. Une polémique religieuse de plus en un temps qui n'en manquait pas ? Plus qu'une polémique. Ce que marque le Discours, c'est le basculement définitif de la libre-pensée du côté de l'irréligion, du déisme, voire de l'athéisme, alors qu'à l'origine les mots freethinking et freethinkers n'étaient pas nécessairement une marque d'impiété. C'est tout un vocabulaire de la pensée que l'on voit émerger avec Shaftesbury, Toland et Collins, en tant qu'elle reflète la constitution par l'homme même d'une réflexion sur le monde, privilégiée dans la mesure où elle est élaborée par l'individu protégé de toute référence externe et absolue qui viendrait la gauchir. L'idée de « liberté de penser » instaure une opposition totale entre individu et institution, entre pensée et intérêt, pensée et passion. Elle institue par le moyen de quelques principes simples l'individu pensant comme condition de toute pensée authentique.