Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : XXX-552 pages
Poids : 590 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 978-2-251-83002-5
EAN : 9782251830025
Dramaturgie de Hambourg
Quatrième de couverture
Bibliothèque Allemande
Longtemps confiné aux scènes des collèges luthériens et jésuites, soumis aux aléas qui affectent le sort des troupes ambulantes, exposé à la concurrence des acteurs professionnels français favorisés par les cours, le théâtre peina à trouver sa place dans le système socioculturel de l'Allemagne de la modernité.
Lessing reproche aux efforts de la génération qui le précède son formalisme esthétique et moral, en quoi il voit une caricature du modèle français.
Le projet de « Nationaltheater » qu'il soutient à Hambourg et commente dans sa Dramaturgie (1767-1769) cherche, à travers une critique d'un répertoire qu'il ouvre à Shakespeare et Diderot, et la mise en cause des principes de base des genres comique et tragique, à dégager une voie nationale propre.
Outre la proximité produite par la langue, les sujets et la sensibilité renforcée par l'illusion, Lessing prône la pitié qui universalise et la rationalité qui autonomise la scène en tant qu'institution civique.
Né à Kamenz en 1729, mort à Brunswick en 1781, Lessing est avec Klopstock la figure dominante qui inaugure l'âge d'or - littéraire, philosophique et musical - de la culture allemande (1770-1830). Il combine le legs du presbytère protestant et celui du lycée humaniste qu'il met au service d'une littérature de combat culminant dans la polémique savante et la critique.
Homme des Lumières dans leur versant optimiste et utopiste, il s'est acquis, grâce au théâtre notamment, une place de choix dans la genèse d'une culture combative et civique demeurée actuelle ainsi que le montre, entre autres, Nathan le Sage (1779).
Frappé par la maladie et le deuil, Lessing clôt dans la souffrance et la solitude une vie extrêmement active. Il reste celui qui pour les modernes incarne un tournant décisif dans l'histoire des Lettres allemandes, hissées dès lors au niveau de celles des grands pays du Vieux Continent.
C'est avec la littérature allemande que la littérature française a entretenu à l'époque moderne les rapports les plus étroits. La relative méconnaissance actuelle de cette production - celle qui va de Goethe à Kafka, Musil, Brecht, Celan ou Sebald par exemple - masque largement une réalité que la Bibliothèque allemande veut précisément rendre à nouveau sensible, en regroupant les plus grands textes de langue allemande dans de nouvelles versions françaises de référence. À travers des choix rigoureux et des traductions précises, Bibliothèque allemande invite à découvrir ou redécouvrir un monde sans lequel l'Europe des lettres ne serait pas.
Textes poétiques, narratifs ou dramatiques, inédits, épuisés ou disponibles dans des versions devenues obsolètes, ces textes fondamentaux sont confiés aux traducteurs les plus exigeants, attentifs à restituer les idées avec exactitude dans une langue soucieuse d'élégance.
Les volumes de la collection, donnés principalement en traduction seule, ou si le texte ou le traducteur l'exigent, édités en bilingue, sont pourvus d'appareils critiques réduits. Ils sont précédés d'une introduction destinée à faciliter l'accès à des oeuvres toujours publiées dans leur intégralité.