Du sable entre les doigts

Sans cesse passe
Telle une caravane
Le sable qui s'écoule
Et le glissement
Jaune au creux de ma paume
Ravive le sourire
De celui que plus rien
N'inquiète

Nomade sur la terre
je ne fais que passer
d'empreintes je ne laisse
que celles
aussitôt
effacées par le vent
et même mes enfants
oublieront le son de ma voix

Sincérité, humilité, simplicité. Dans l'esprit du Pauvre d'Assise.

La poésie de Paul Couëdel est celle d'une âme pure. Sa voix est si fraternelle, si accoutumée au dépouillement « parmi les frêles les faibles les usés », qu'elle en devient presque anonyme. Elle est la conscience qui vient de loin, celle de l'essentiel étranger, de l'éternel déplacé, à peine de ce monde, tout juste de passage, qui vit au jour le jour et donne à partager, dès cette terre, dès le désert de cette terre, une sorte de nomadisme céleste.