Rayon Economie
Economie politique (L'), n° 87. Turbulences dans le multilatéralisme

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 112 pages
Poids : 184 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-35240-266-4
EAN : 9782352402664

Turbulences dans le multilatéralisme


Série | Economie politique (L')
Paru le
Broché 112 pages

Quatrième de couverture

L'Economie politique n° 87

La santé d'abord ?

Le confinement, au printemps dernier, de près de la moitié de l'humanité semble attester la valeur suprême accordée par les gouvernements à la santé. Si tel était le cas, l'organisation internationale en charge de coordonner la réponse à l'épidémie devrait être écoutée et respectée. Les déboires de l'OMS prouvent que ses Etats membres ont d'autres priorités. « America first », avant la santé donc... Fustigeant un « virus chinois » et accusant l'OMS d'être sous « contrôle total » de Pékin, le président Trump annonçait, le 29 mai dernier, la rupture des relations de son pays avec l'organisation. Cette décision prive l'OMS, au budget déjà modeste, de son premier contributeur. Un retrait qui laisse le champ libre au secteur privé - la fondation Gates devenant son principal financeur - et renforce paradoxalement le poids de la Chine. Otage des jeux de puissance, dépendante des informations distillées au compte-gouttes par la Chine, l'OMS pouvait-elle critiquer Pékin, au risque de couper la communication avec le foyer de l'épidémie ?

Quoi qu'il en soit tuer le messager n'arrêtera pas le virus... L'écouter aurait au contraire permis d'atténuer la débâcle économique et sociale, et au final sans doute aussi sanitaire, créée par des mesures drastiques prises dans l'urgence. Mais bien peu d'Etats ont pris au sérieux les alertes de l'OMS, en amont de la crise, quand celle-ci les mettait en garde contre leur impréparation face au risque épidémique.

Submergés par des interdépendances qu'ils n'ont su ni anticiper ni gérer, les Etats continuent de cadenasser la santé dans le pré carré de leur souveraineté. Il serait temps qu'ils donnent à l'OMS les moyens de préserver ce bien public mondial.
Sandra Moatti

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