Ecriture et libération : trauma, fantasme, symptôme

Les oeuvres étudiées dans cet ouvrage présentent à des degrés divers d'intensité, une scène traumatique perçue comme l'élément déterminant du récit. Les personnages ont subi un choc affectif aux effets plus ou moins dévastateurs. Les séquelles du traumatisme, l'emprise de l'affect et sa nécessaire réduction, sont analysées dans les études ici rassemblées en fonction d'une conviction commune : elles considèrent que l'inconscient ne peut être appréhendé hors langage. Si toutes sont à l'écoute de l'inconscient dans le texte, elles ne perçoivent pas l'outillage analytique comme une liste de concepts qu'on applique au texte littéraire pour en prouver la validité. Elles ne font pas la sourde oreille non plus à d'autres types de déterminismes. Le thème colonialiste, la sociologie du patriarcat, l'interculturalité... y apparaissent en filigrane et fournissent quelques clés de lecture éclairantes. Néanmoins, les auteurs privilégient la dimension du fantasme - qui est le coeur de l'élaboration imaginaire du récit en tant que structuré par l'illusoire conquête de l'objet du désir et par le possible contournement des limites contraignantes de la réalité -, et celle de la lettre comme étant à la fois symptôme et salut de l'écrivain : ce à quoi il s'accroche nécessairement pour écrire et, dans le même temps, tâche de liquider pour vivre.