Edmond de Ginoux, ethnologue en Polynésie française dans les années 1840

Edmond de Ginoux de La Coche est l'enfant terrible d'une famille respectueuse de l'ordre établi. Sous la Restauration, ses parents, nobles légitimistes et catholiques, l'envoient faire de solides études chez les Jésuites à Forcalquier. Orienté vers le droit puis l'armée, il aboutit à 23 ans à une opposition totale à son milieu. Edmond devient journaliste républicain, anti-clérical, et bientôt farouche anti-colonialiste. Sa quête intellectuelle le conduit à s'interroger sur l'histoire des civilisations, l'origine de l'homme, des races. Un engouement soudain pour les voyages lui fait affronter des terres mal connues, à 18 000 kilomètres de la France, afin de rencontrer «les sauvages» : il les côtoie, parle le Kanaque, les prend en affection. Accompagné d'une femme aimée, Adèle de Dombasle, il fonde un journal à Papeete, travaille avec acharnement ; sa curiosité sans bornes l'amène à collecter dans l'entière Polynésie des objets dont il cherche la raison d'être. Devenu rentier sous le Second Empire grâce à la fortune familiale, il réunit à Nice dans une somptueuse villa la collection d'objets polynésiens et américains qui sera réputée en Europe sous le nom de «Musée Ginoux». Le Musée de Cannes la conserve aujourd'hui, avec son Catalogue qui forme le présent livre. Ce texte écrit en 1866, jamais publié depuis, est l'œuvre de l'un des toutpremiers ethnologues de terrain dans cette région du monde.