Rayon Récits de vie
Emancipation de la femme. Vol. 2. 1841-1853

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : XLIV-763 pages
Poids : 934 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-904201-57-8
EAN : 9782904201578

1841-1853


Collection(s) | Moïsa
Paru le
Broché XLIV-763 pages
traduction des lettres de Pietro Corelli Sylvana Salmoria-Macaigne
présentation Françoise Mingot-Tauran, Maurice Mauviel
Tout public

Quatrième de couverture

Dans le tome I de son autobiographie, Clémentine de Como, née à Bonnieux, parcourt les routes du sud, de Montpellier à Nice ; au Piémont, elle va poursuivre inlassablement, de ville en ville, l'instruction des filles. Les épisodes de sa jeunesse, les plaisants tableaux de sa Provence natale ont fait place à des aventures plus tourmentées. Chemin faisant, concernée par les changements socio-politiques de cette période charnière en Europe, elle nous offre une fresque saisissante des remous agitant les nations, avec des qualités de chroniqueuse, le sens de l'Histoire, un humour à toute épreuve qui lui permet souvent de mettre à distance ses propres souffrances.

L'Italie naissante sera sa deuxième et définitive patrie, témoin du drame personnel qui traverse ce tome II. Séduite et exploitée pendant de longues années, l'auteur analyse sans concession toutes les étapes d'une passion aveugle dont elle réussira à se détacher. Elle va publier et brandir son récit comme une farouche revendication à l'autonomie féminine, sans renoncer à en faire pour elle-même un instrument de revanche et de réhabilitation. Un combat toujours actuel et d'autant plus émouvant, qui mérite d'être redécouvert.

Olympia Alberti, elle-même écrivain, lui fait écho : « Mon enthousiasme naturel pour les justes causes, et celle de la Femme est (selon Rikle, aussi) la plus essentielle qui soit, me rapproche beaucoup de Clémentine de Como, et il ne me surprend pas que Victor Hugo ait su saluer en elle une figure de premier plan ».

« C'est un vrai bonheur de lecture. Le style est celui de son époque ; le feu, les désirs, l'action portés toujours à l'extrême réussissent cependant à nous sauter au visage. »
Françoise Héritier

« Oui, il faut le dire, cet homme était né bon. Né avec des inclinations ardentes, fougueuses, doué d'un esprit supérieur et d'un coeur passionné, il lui eût fallu une main clairvoyante et habile pour diriger au bien ces penchants, et en tirer un parti avantageux ; mais non, l'infortuné ! Son enfance coula négligée et livrée à l'abandon de l'école buissonnière.

Et notez que devenu jeune homme, il hanta les séminaires pendant bien des années. Et ce fut là, sans doute, où il apprit à parjurer ses serments les plus inviolables, là où il se forma à ne tenir aucun compte d'une existence humaine et à s'en rire. Rien ne lui coûta plus là où il voulut satisfaire ses passions bourdonnantes, fantastiques, irrésistibles. Aussi, victime lui-même de la fatalité qui avait livré ses années juvéniles à une éducation faussée, il lui fallut à lui-même des victimes pour compenser son malheur, et il en a eu... [...] En cette oeuvre déplorable le fait a de beaucoup dépassé l'attente. Oui, qu'il le sache bien, qu'il eût été impossible de faire souffrir plus qu'il l'a fait ! J'ai été la tragédie en action de ce poète qui dans ses compositions dramatiques ne trouvait jamais d'argument assez terrible. »

« A lui la dissimulation, l'art de séduire et de perdre. A moi, l'éducation ascétique avait caché la vraie mission de la femme au sein de la société ; et par crainte que mon coeur ne l'eût devinée, elle avait dénaturé celui-ci et l'avait jeté au vide de l'ignorance. Aussi l'attaque me trouva-t-elle sans défense. »

[...] « J'ai, autant qu'il était en moi, justifié mon titre, en émancipant toute femme qui dépendait de moi, c'est-à-dire moi-même, ce qui ne laisse pas d'être un commencement. [...] Toute seule, avec ce microscopique instrument si frêle, si chétif que nous dénommons la plume, je viens apprendre à cet homme que l'être le plus inoffensif peut quelquefois se faire justice de sa main inerte. Je viens lui prouver que du fond de la boue dont il m'avait recouverte, j'ai pu me relever forte et régénérée, pour le salir un peu, lui, avec les éclaboussures que je lui renvoie, en secouant ma robe qui revient se purifier au soleil. Oui, je me suis émancipée ! Puisque j'ai su dominer l'éducation pusillanime que l'on donne à la femme, l'habituant, dès son apparition dans la vie, à avoir peur de tout ; et j'ai affronté sans faiblir les immenses difficultés qui sont venues s'opposer à l'accomplissement de mon oeuvre. »

Avis des lecteurs

Du même auteur : Clémentine de Como

Emancipation de la femme. Vol. 1. 1803-1841