Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 877 pages
Poids : 1090 g
Dimensions : 15cm X 21cm
ISBN : 978-2-247-17068-5
EAN : 9782247170685
En prison
l'ordre pénitentiaire des choses
Quatrième de couverture
En prison
L'ordre pénitentiaire des choses
Portée par un imaginaire nourri, la prison est méconnue ; plus encore les conditions de la vie carcérale. Les investigations juridiques, sociologiques, historiques ont, depuis quarante ans, élargi la connaissance que des témoignages ont appuyée. Elle reste encore plus imaginée qu'appréhendée rationnellement, y compris par les pouvoirs publies ou les magistrats.
Le présent ouvrage, appuyé sur une familiarité des lieux et des personnes, sur une documentation inédite, sur l'observation des prisons conduite de 2008 à 2015 par la nouvelle institution du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, entend livrer des réalités simples, pour portraiturer de manière précise la prison et déterminer si elle est celle que prévoit le Code de procédure pénale, celle de notre imaginaire ou celle du vouloir des personnels. Comment arrive-t-on en prison ? Comment se présente une cellule et comment peut-on en sortir ? Que se disent personnes détenues et personnels ? Que mange-t-on ? Qu'est-ce que la promenade et combien de personnes en profitent ? Fait-on du sport et comment ? Quel est le volume du travail pénal et combien est-il effectivement rémunéré ? Qui est malade et comment est-on soigné ? Quels sont les prisonniers qui reçoivent des visites et pour combien de temps ? Les personnes détenues ont-elles des revenus et, dans l'affirmative, quel est leur montant mensuel ? Leurs familles les aident-elles et dans quelle mesure ?...
Au fil des réponses précises données à ces questions, se révèle en filigrane la forte capacité de la prison d'empêcher les évasions, très peu nombreuses, mais son incapacité à répondre à ses autres missions : assurer le « bon ordre », préparer la réinsertion. Il existe un ordre carcéral mais générateur d'arbitraire, de souffrances et de très fortes inégalités. La prison est souvent violente et elle connaît de forts taux de réitération. C'est pourquoi, au terme du portrait carcéral de la France du début du XXIe siècle, apparaissent alors deux autres Interrogations de fond : comment gérer la population carcérale au quotidien autrement que par l'imprévisible de chaque surveillant, pour le meilleur ou pour le pire, renforcé dans les nouvelles constructions ? Comment espérer organiser la réinsertion des personnes détenues, qui impliquent des formations, des soins, du travail, des rencontres hors de la cellule, dans le cadre étroit de la prison cellulaire conçue au XIXe siècle ?