Energie et pétrole dans l'affrontement impérialiste

Ce livre réunit les études les plus récentes produites par l'analyse marxiste sur les luttes économiques, technologiques, diplomatiques, politiques et militaires qui ont eu lieu, au cours du siècle de l'impérialisme, autour de l'enjeu énergétique.

La « guerre politique » des États-Unis au Moyen-Orient a permis d'approfondir l'analyse, commencée il y a plusieurs décennies, sur le rôle de l'énergie dans les crises de l'ordre impérialiste.

Le pétrole, le gaz, le charbon et l'atome sont des « armes économiques » et des « armes politiques » dans la dynamique multipolaire de l'impérialisme.

L'Asie émergente est en train de modifier, à un rythme soutenu, la balance énergétique globale. Entre 1995 et 2005, les pays hors OECD de l'Asie-Pacifique sont passés de 18 % à 24 % de la consommation mondiale d'énergie primaire. En pleine maturation impérialiste, la Chine a atteint le niveau de près de 15 % des consommations énergétiques primaires globales. La pression de la Chine et de l'Inde sur les marchés pétroliers est l'une des causes concomitantes de la hausse du prix du brut en 2005-2006. La région Asie-Pacifique représente, globalement, 15 % de la consommation mondiale de gaz naturel et 30 % de celle du pétrole. La consommation d'énergie primaire de la Chine repose encore, pour les deux tiers, et celle de l'Inde pour la moitié, sur le charbon, ce qui est un signe du retard relatif de leur motorisation. Il est clair que si ce background énergétique autarcique est une garantie pour les géants de l'Asie, il ne satisfait cependant pas leurs ambitions. Ainsi assiste-t-on à l'émergence de politiques de « sécurité » et de « diplomatie » énergétique, propres à Pékin et à New Delhi, des politiques qui sont actuellement au banc d'essai du défi nucléaire lancé par l'Iran, second détenteur mondial de réserves de pétrole et de gaz naturel.
(de l'introduction)