Fiche technique
Format : Broché sous jaquette
Nb de pages : 157 pages
Poids : 216 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-07-013932-3
EAN : 9782070139323
Entre amis
Les libraires en parlent
Le kibboutz Yikhat, sous le second mandat de Ben Gourion, père fondateur d’Israël. L’avancée pionnière en est presque à sa troisième génération. Les cœurs comme la vigne ont eu le temps de croitre, de complexifier leurs ramifications, lançant leurs racines d’autant plus profondément que le sol est hostile.Oz décrit en huit courtes nouvelles - issues de la tradition juive de la fable, qui pour seule réponse propose l’énigme - l’absurde tranquille de « l’assemblée » Kibboutz. Cet ensemble est dès la première ligne « chez nous ». Le narrateur avec sa position privilégiée, à la fois omniscient et membre du kibboutz, nous mène, sur une période de quelques mois, d’une tête à l’autre. Car – au milieu des flûtes mélancoliques, de la maison des enfants (qui les garde la nuit venue, autorisant aux parents 10 minutes de berceuses), de la réorganisation des familles, des études, de l’avenir de toute la communauté du kibboutz, par des différents conseils pédagogiques, politiques, de santé – existent des voix singulières. Ces voix sont à la marge du groupe – femmes, enfants, vieillards, nouveaux arrivants – elles en accusent avec humilité le fonctionnement, et portent in fine l’humaine incertitude quand au bien fondé de l’action. Sans elles, Oz pourrait proposer un récit de science-fiction, les kibboutznikim ayant au commencement troqué le Talmud pour Marx, de là un nouveau désert. Entre Karl et les fientes communes des poulaillers, à Yikhat les amours et les langues font bon ménage. Ils invitent à une réorganisation sentimentale constante de la communauté. Oz participe du tissu de parole de la colonie. Chaque personnage se trouve nouvellement raconté par les autres, jamais seul à pouvoir se définir. La voix de Roni, commère attitrée du kibboutz, résonne dans chaque nouvelle, jusqu’à ce que les fils paient les fautes des pères. Au milieu de la nuit ou à l’aube, c’est selon, chacun tend l’oreille, croit entendre une voix, un appel, une réponse. Rien. Ce sont les oiseaux, les chacals et les chiens qui poursuivent leur vie d’avant le kibboutz. A l’inverse de ces ruines arabes qui attirent les plus jeunes, et semblent détenir au fond de leur puits une ancienne fable.
Quatrième de couverture
Entre amis
« Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n'était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l'on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil. »
L'idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l'érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikhat ? Ben Gourion est Premier ministre, et la société israélienne n'est déjà plus la même que du temps des fondateurs. Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutzniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d'envoyer son fils Yotam faire des études à l'étranger - chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz - et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ?
Mais, même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de coeur prennent parfois toute la place. Yoav Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s'installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d'affection pour l'ex-femme de son amant Boaz ? À Yikhat comme ailleurs, l'on se débat avec ses chagrins d'amour et ses désirs irréalisables mais dans un Kibboutz, l'on n'est jamais seul...
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l'être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude.