Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 478 pages
Poids : 640 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-940357-06-2
EAN : 9782940357062
Le deuil de la philologie
Quatrième de couverture
« La vie païenne me séduit chaque jour un peu plus. Si aujourd'hui c'était possible, je changerais de religion et j'embrasserais avec joie le paganisme poétique. » C'est ce qu'écrivait Daniel Varoujan (1884-1915) en 1908. Dans cette veine, le poète allait écrire une grande partie de son oeuvre au cours des sept années qui lui restaient à vivre. S'agit-il d'un projet religieux qui appelle à une conversion, ou d'un projet purement littéraire ? Quel est le contexte dans lequel il a pu prendre naissance ? S'il s'agit d'un projet artistique, pourquoi l'art devrait-il se définir en référence à la religion ? Et quelle religion exactement ? Le présent ouvrage est une monographie sur Varoujan précédée d'une histoire de l'imagination nationale qui est aussi celle de la philologie nationale. Celle-ci fait écho à la double invention philologique du XIXe siècle : celle du natif et celle de la religion mythologique. Il fallait prendre en compte les étapes de la philologie orientaliste dans lesquelles s'est inscrite l'auto-invention de la nation ethnographique : la « néo-archéologie », l'« auto-ethnographie », le « principe esthétique ». Le dernier épisode de cette histoire se passe en 1914 avec la revue Mehyan, à Constantinople, qui a regroupé avec Varoujan les grands noms à venir de la littérature arménienne en diaspora. Nous sommes à la veille de la Catastrophe. Cette génération s'en voulait la gardienne.