Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 350 pages
Poids : 492 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782841620906
Quatrième de couverture
L'essai de J.-L. Evard propose de placer l'oeuvre d'Ernst Jünger - les récits, les essais de la période militante, les Journaux, la correspondance - sous l'éclairage de la philosophie politique. Une question guide toute l'enquête : comment l'idéal de la « mobilisation total » et celui du Léviathan-Travailleur de l'âge totalitaire parviennent-ils, chez Jünger - mais aussi chez d'autres auteurs de la révolution conservatrice allemande -, à puiser une partie considérable de leurs motifs dans un discours révolutionnaire appuyé sur les dates symboliques de 1789 et de 1917 ?
Pour étayer cette problématique, trois champs sont explorés : celui du nihilisme, celui de l'antisémitisme et celui des rapports historiques noués par la guerre et la révolution. Se construit ainsi une phénoménologie de la révolte contre le Bourgeois, révolte dont la révolution conservatrice allemande et une partie de l'hitlérisme captent les affects, les topoi et les équivoques. Jünger est par excellence l'auteur qui permet de saisir comment la guerre civile allemande a été prise dans une véritable crise mimétique, qui l'oppose à d'autres phases antérieures ou contemporaines du drame de la guerre et de la révolution, en Allemagne, mais aussi à l'échelle du continent européen.
Pour faire entendre comment cette oeuvre donne une image en miniature des transformations de la guerre et de la révolution entre le commencement et la fin du vingtième siècle, J.-L. Evard campe en Jünger le personnage d'un transfuge de la révolution conservatrice. Du « cas Jünger » on passe ainsi à la question générale des modes de conversion de l'idéologie, dont les effets se font sentir aujourd'hui dans les lectures contemporaines d'un Carl Schmitt, pour ne citer qu'un exemple.