Et dans leurs yeux la nuit

Figés à contre-nuit, ils sont là devant nous trente-et-un et plus à nous épier, corps perdus dans les couloirs de l'éternité proférant de leurs bouches sans voix aux lèvres fanées la supplique muette que tous les veuille absoudre.

Créatures des contrées sans nom, habitants du pays des ombres en lente et ténébreuse errance, macabrés d'où se déprend la chair, transis rongés des flétrissures de la corruption, cuirassés de fanges, emmitonnés de bourbes, ils ont revêtu la forme de la douleur où coula le sang lourd du bronze en fusion.

Cous vulturins entés de faces poignant du noir, hâves et sidérées, peaux plaquées aux tempes, nez corrodés, joues caves, ils sont nos frères humains qui nous regardent.

Et dans leurs yeux, la nuit.