Rayon Gestion des entreprises
Ethique et ordre économique : une entreprise de séduction

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 203 pages
Poids : 35 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782271058966

Ethique et ordre économique

une entreprise de séduction


Collection(s) | CNRS-sociologie
Paru le
Broché 203 pages

Quatrième de couverture

«L'éthique de l'entreprise», tant sur le plan de sa forme que de son contenu, ne va pas de soi.

Issue des Etats-Unis, elle participe d'un mouvement dont l'ampleur croît au cours des années 1990. En externe, le discours sur la responsabilité sociale de l'entreprise s'adresse aux clients, aux actionnaires, aux sous-traitants, aux jeunes diplômés et, indirectement, aux politiques qu'il s'agit de convaincre de la capacité de l'économie de marché à s'autoréguler. En interne, il s'adresse à l'ensemble des salariés. Les valeurs d'honnêteté, d'intégrité, de soin au travail, d'autonomie, d'épanouissement, de respect de soi et des autres, de solidarité sont diffusées de manière systématique dans les entreprises par le biais de journaux, de chartes, de codes et de formations.

Pour qui prête un tant soit peu d'attention à la littérature produite sur le sujet, l'instrumentalisation de la sphère éthique à des fins de gestion des ressources humaines est immédiatement repérable. Il s'agit de remobiliser les salariés sur les objectifs de l'entreprise, de retisser des liens de coopération et de restaurer une éthique au travail fortement fragilisée par les orientations managériales des années 1980 (compétitivité, mise en concurrence, individualisation) et la dissociation de plus en plus visible de l'économie et du social. Des comités d'éthique sont créés. Des déontologues professionnels sont recrutés. Des consultants se spécialisent. Des écoles ouvrent des chaires d'éthique. Des ouvrages sont publiés... Tout cela assure à ce mouvement une longévité qui le situe par-delà le simple phénomène de mode.

Si les motifs idéels ne sont plus puisés dans les sphères religieuse ou culturelle, si les lieux de production de l'éthique semblent émerger de la sphère économique elle-même -et notamment de l'entreprise qui en est le principal vecteur de diffusion-, doit-on désormais parler d'une «économisation» de l'éthique ? Le capitalisme chercherait-il à reproduire l'héritage culturel et historique sur lequel il s'est développé ? Le réveil du souci éthique est-il le signe d'une réappropriation des valeurs perdues ou d'un mouvement de désintégration des valeurs ? L'entreprise est-elle alors l'instrument d'un processus de subordination de l'éthique à l'ordre économique ?

Biographie

Anne Salmon est titulaire d'un DEA de philosophie, d'un DESS «consultation et formation dans les organisations» et d'un doctorat de sociologie. Elle enseigne actuellement la sociologie à l'université Paris IX-Dauphine.

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