Ethique et pandémie

Éthique et Pandémie

Panser les souffrances pour penser l'avenir

Un premier ouvrage, Covid-19 : une éthique sous tension, avait invité le lecteur à cheminer tout au long de la première année de la pandémie, de mars 2020 à février 2021. L'objectif de cet ouvrage avait été d'inscrire une réflexion éthique en contrepoint de l'histoire de la pandémie avec ses tensions éthiques entre la santé publique et les souffrances humaines. Mais la fin de l'année 2020 fut aussi soulevée par une espérance : la mise au point et la diffusion de vaccins dont on espérait une immunité personnelle et collective. Qu'allait-il advenir de cette espérance et de l'évolution de la pandémie ?

C'est ce second acte de la pandémie dont cet ouvrage offre cette fois encore une grille de lecture éthique à travers des billets toujours écrits au fil de l'actualité. Ce fut aussi la nécessaire distance réflexive avec l'analyse des publications scientifiques, des informations issues des médias et des protocoles sanitaires répétitifs, prolixes et vétilleux. Ce fut surtout l'attention portée par une éthique de proximité à la concrétude bouleversante des situations de vie quotidiennes. Ce fut donc le double souci d'une éthique de champ proche mais aussi d'une éthique de champ lointain tentant de faire proches de nous ceux qui sont géographiquement si loin. Le plan de l'ouvrage n'est donc pas un plan académique, thématique. L'ouvrage peut se lire soit chapitre après chapitre soit au gré du lecteur en consultant le sommaire ou l'index.

Au-delà de la pandémie, mais en s'appuyant sur elle, l'ouvrage se veut une initiation à l'éthique appliquée, celle qui, au jour le jour, au travers des évènements de vie, personnels et collectifs, tente de discerner les valeurs qui doivent guider les décisions et les actions de chacune et de chacun. Il s'agit en fait pour les femmes et les hommes de notre temps d'échapper à l'infantilisation et à la soumission passive pour promouvoir l'exercice de la pensée et cette résistance citoyenne sans laquelle l'obéissance ne procède que d'un instinct grégaire, d'une contagion comportementale et qui est de fait un renoncement résigné à l'exercice de la citoyenneté. Sans travail mémoriel, sans projection dans une mémoire du futur, le monde de demain ne risque que d'être la réplique du monde d'hier prêt à irriguer le monde désespérant d'un présent figé et minéralisé.