Ethiques du désenchantement

A partir des travaux de Max Weber, Gustav Landauer, Leo Popper, György Lukacs et Siegfried Kracauer l'ouvrage esquisse une typologie du rapport qu'entretiennent domaines de l'éthique et de l'esthétique dans les premiers débats sur la modernité allemande. S'y confrontent des penseurs qui, attachés à la philosophie de l'histoire interprètent la modernité esthétique dans des catégories encore théologiques - c'est le cas du jeune Lukacs découvrant dans Dostoïevski les signes d'une prochaine parousie ; des sceptiques de principe qui, tel Max Weber refusent de percevoir dans la révolution des formes artistiques un contrepoids au désenchantement du monde ; enfin des critiques pour lesquels le tournant esthétique propre à la modernité constitue un renouvellement radical des valeurs : une théorie du médium artistique se substitue ici définitivement, à partir du théâtre chez Landauer, des arts plastiques chez Leo Popper, du cinéma chez Kracauer à une éthique fondée sur la philosophie de l'histoire. Et c'est dans la constellation formée par ces réponses types face à la mort du dieu de l'histoire européenne que s'élabore l'idée de <>.