Faits d'hivers, 1709-2009

A trois siècles de distance, en 1709 puis en 2009, des hommes et des femmes de statut social comparable doivent partir d'un ancien relais de poste construit à la fin du XVII^e siècle pour regagner Paris, centre de leurs intérêts professionnels et familiaux. Aux alentours de la fête de l'Epiphanie, ils se trouvent aux prises avec une froidure aussi extrême qu'inattendue, qui, à elle seule, va transformer leur retour en une véritable épopée.

Au cours de leurs odyssées parallèles, les héros ont à subir les effets de la perversité humaine qui, dans ses développements ultimes, aurait dû les anéantir. En 1709, ils ont à déjouer une tentative de crime dont le but est de les conduire tous à une mort certaine ; en 2009, ils se heurtent à de jeunes malfrats armés qui mettront leur vie en réel danger.

La juxtaposition de ces deux aventures apporte un éclairage original sur la question très actuelle et très ancienne de la violence urbaine. En 1709, alors que le pouvoir royal ne s'interrogeait pas sur la légitimité des sanctions fortes et rapides à appliquer aux bandits de grand chemin, la vigilance des forces de l'ordre aurait été mise en échec par un dérèglement des températures hivernales. Il en serait de même, si par malheur, nous connaissions les températures polaires de 1709 en l'an de grâce 2009. Sur le point de perdre son âme, l'Etat républicain n'hésiterait pas, alors, à employer les moyens répressifs dont il a toujours disposé. Au prix, il est vrai, d'un véritable séisme politique.