Famine, le retour

Désordre libéral et démographie non contrôlée

«Il n'est plus temps de dire : nous allons à la famine. Car cette fois, nous y sommes.» René Dumont, depuis ses premiers travaux d'agronome, au Tonkin (c'était en... 1929 !), n'a cessé de mettre en garde : non, les grandes famines n'appartiennent pas à un passé révolu ; oui, malgré les progrès de la science et les espoirs qu'a fait naître la «révolution verte», le décalage va en augmentant entre la production alimentaire mondiale et le nombre sans cesse croissant des bouches à nourrir.

Démographie non maîtrisée, urbanisation excessive, mode de production libéral irresponsable, détérioration climatique, raréfaction de l'eau et des ressources naturelles : toutes les conditions sont réunies, en cette fin de siècle, pour que près de trois milliards d'êtres humains soient reconnus en état de sous-alimentation chronique, dont un milliard en situation de misère absolue.

Peut-on se résoudre à la faim du monde ?

Bernard Langlois