Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 85 pages
Poids : 140 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782268045092
Quatrième de couverture
Adolf Placzek, architecte viennois, dut fuir son pays natal au moment du nazisme. Soixante ans après son arrivée aux États-Unis, son pays d'accueil, il a mis en scène dans un roman d'une grande profondeur les ombres du passé, qu'il ressuscite dans la Vienne de son enfance.
"C'étaient des Viennois qui n'habitaient pas Vienne, mais Manhattan. Ils vivaient; bouche cousue et retenant leur souffle, entre l'avant-veille et le lendemain, s'efforçant de ne pas attirer les regards dans les rues grouillantes de monde. C'était peine perdue car personne ne leur prêtait attention.
"Carl Weiss était l'un d'eux. À Vienne, il avait été un "intellectuel", un "homme de lettres", autant de qualificatifs qui, au cours des années qui avaient précédé la Seconde Guerre mondiale, étaient devenus de plus en plus désobligeants car difficiles à définir en termes d'occupations quotidiennes. (...)
"Quand le jour se levait sur Manhattan, avec son éclat rougeâtre au-dessus des gratte-ciel et son mince voile de lumière sur les toits de zinc des maisons basses, en enfilade, et que les pigeons, ponctuels et affamés, tournoyaient autour des antennes - alors c'était toujours pour Carl le même inévitable matin. (...)
"On était en 1948. Ils étaient installés à New York depuis déjà neuf ans (...). Il y avait eu la guerre. Mais celle-ci ne semblait pas les avoir touchés directement. (...) Ils savaient ce qu'ils avaient fui, mais ignoraient vers quoi ils se dirigeaient. Le flambeau que brandissait la statue de la Liberté ne semblait pas briller au-dessus de leurs têtes. (...)
"Ce fut la guerre, puis la victoire. Quant au temps passé, il semblait là comme un fantôme, comme un écho qui a cessé de se perdre au loin, comme une image qui refuse de disparaître."