Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 1135 pages
Poids : 830 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782070763696
Femmes amoureuses
Quatrième de couverture
«Je ne peux écrire que ce que je ressens avec force : à présent, ce sont les relations entre hommes et femmes.»
L'Arc-en-ciel (Femmes amoureuses I) • Femmes amoureuses
• Du projet d'un roman intitulé «Les Sœurs» à la publication de Femmes amoureuses : choix de lettres 1913-1921 • Avant-propos à Femmes amoureuses • Vie et œuvre illustré • Bibliographie • Traductions révisées
«- Où sommes-nous ? murmura-t-elle.
- Dans la forêt de Sherwood. [...]
- Nous allons rester ici, dit-il, et éteindre les lumières.
Il éteignit aussitôt les phares ; ce fut la nuit noire, les ombres des arbres semblaient des réalités d'un autre monde, nocturne. Il jeta une couverture sur la bruyère et ils s'assirent, calmes, silencieux et sans pensées. De faibles bruits venaient du bois, mais rien ne les troublait, rien ne pouvait les troubler ; le monde était étrangement exilé loin d'eux, un nouveau mystère avait surgi.
Ils se dépouillèrent de leurs vêtements, il l'attira à lui et il la trouva, il trouva la pure et chatoyante réalité de sa chair à jamais invisible. Apaisés, inhumains, ses doigts sur sa nudité jusqu'alors irrévélée étaient les doigts du silence sur le silence, le corps de la nuit mystérieuse sur le corps de la nuit mystérieuse, nuit masculine et nuit féminine, que l'œil ne verra jamais, que l'esprit ne connaîtra pas, connue seulement comme la révélation palpable de l'altérité vivante.»
D. H. Lawrence, Femmes amoureuses II, chap. 23
En 1915, Lawrence publie le premier volet de la grande fresque qu'il veut faire aboutir, après quatre générations, et à travers les couples qui les incarnent, à la figure d'Ursula, jeune femme moderne accédant enfin à la pleine conscience d'elle-même. Le roman est immédiatement saisi par la censure. Le second volet, écrit pendant l'apocalypse de la Grande Guerre, ne fera que pousser plus loin la volonté, toujours aussi actuelle, de rendre compte des expériences fondatrices de la personne, de «proclamer que les mystères et les passions de la chair sont aussi sacrés que les mystères et les passions de l'esprit».