Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 143 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 14cm X 21cm
EAN : 9782865890705
Figura
la Loi juive et la promesse chrétienne
Quatrième de couverture
Furetière: «On appelle en termes de théologie figure les prophéties ou mystères qui nous ont été annoncés ou représentés obscurément sous certaines choses ou actions du Vieux Testament. La manne était une figure de l'Eucharistie. La mort d'Abel était une figure de la mort du Juste, de la passion de Jésus-Christ. Les juifs n'ont eu que les figures dont nous avons les vérités.» Dictionnaire universel, 1690.
Nietzsche: «Que doit-on attendre des effets ultérieurs d'une religion qui, dans les siècles où elle fut fondée, s'est livrée à une bouffonnerie philologique inouïe sur l'Ancien Testament: je parle de la tentative d'escamoter aux juifs, sous leur nez, l'Ancien Testament, en prétendant qu'il ne contient que des enseignements chrétiens et qu'il appartient aux chrétiens en tant qu'ils seraient le véritable peuple d'Israël - alors que les juifs n'auraient fait que se l'arroger. [...]
Les savants juifs avaient beau protester, il devait, dans l'Ancien Testament, être partout question du Christ, et seulement du Christ, et particulièrement de sa croix, et partout où il était question d'un morceau de bois, d'une verge, d'une échelle, d'un rameau, d'un arbre, d'un saule, d'un bâton, cela devait être une prophétie du bois de la croix.» Aurore, 1881.
Dans Figura, Erich Auerbach, le grand historien allemand des idées et des formes littéraires, ami de Walter Benjamin et d'Ernst Bloch, entreprend d'éclairer «la conception figurative, fondement général de l'historiographie médiévale». Il en trace l'histoire depuis Lucrèce jusqu'à Dante.
Ce texte, publié en 1938, que Carlo Ginzburg tiendra pour «l'essai fondamental d'Erich Auerbach» et le noyau originel de son oeuvre, décrit minutieusement le mécanisme par lequel Paul et les Pères de l'Église ont entrepris de «dépouiller l'Ancien Testament de son caractère normatif et de n'en faire que l'ombre des choses à venir». Dès lors, «les épisodes les plus cruciaux, les rituels et les lois les plus saints [du judaïsme] ne sont plus que des formes provisoires, des préfigurations du Christ et de l'Évangile».