Fiche technique
Format : Broché
Poids : 400 g
Dimensions : 14cm X 20cm
ISBN : 978-2-84373-170-9
EAN : 9782843731709
Flassans-sur-Issole
histoire de la seigneurie et de la communauté de Flassans, des origines au XXe siècle
Quatrième de couverture
Imaginez une jolie bourgade de la Provence médiévale, «blottie dans la riante vallée où coule l'Issole, rivière gaie et poissonneuse», autour de laquelle «s'étendent bastides et collines garnies de bois de pins et de chênes d'un aspect agreste, sous un ciel indulgent». C'est Flassans, avec les ruines de son ancien château féodal bâti sur une hauteur, au nord et la localité moderne, étendue dans la plaine, réputée pour son air pur (flatus sanus ?) et sa sérénité que le passage de la Nationale 7 ne parvient pas réellement à troubler. Toutefois, l'ancienneté du patrimoine architectural ne doit pas nous égarer : bien avant la chapelle Notre-Dame de la Consolation, le moulin à huile restauré (Saint-Michel), deux édifices du XVIe siècle, et même le château des Pontevès (XIe siècle), les lieux étaient habités : on a retrouvé des traces d'activité datant de l'époque préhistorique (silex), des vestiges d'un oppidum et de villas gallo-romaines, dans différents endroits, comme la Grande-Bastide, Saint-Baillon, Saint-André et le Petit-Campdumy... Et c'est seulement au Moyen Age qu'à la suite des incursions barbares, des forteresses féodales seront construites sur des éminences, offrant leur refuge aux populations des plaines. Pour la période intermédiaire, qui va de l'effondrement de l'Empire romain (Ve siècle) aux débuts de la féodalité (Xe siècle), les documents concernant Flassans et sa région sont rares, à l'exception des archives religieuses qui mettent surtout en valeur l'influence des prélats de la Narbonnaise et le rayonnement des illustres monastères de Saint-Victor et de Lérins.
Quant aux seigneurs de Flassans, qui se succèdent du XIe siècle jusqu'à la Révolution, Pontevès, Carcès, Simiane et Bourbon-Condé, ils n'ont pas seulement une importance locale : c'est en effet un Fouque de Pontevès qui conquiert le royaume de Naples au côté de Charles Ier d'Anjou (1264), un Jean de Pontevès qui sera lieutenant général de Provence (1550 environ), un comte de Carcès (le troisième) qui occupera les mêmes fonctions au XVIIe siècle, un Jacques de Simiane qui obtiendra le droit de cavalcade (1686) et naturellement un membre de l'illustre famille Bourbon-Condé, dit le Grand Condé, qui apparaîtra, avec Turenne et Vauban, comme l'une des grandes figures militaires de son temps. Au fil des siècles, les rapports entre les Flassandais et leurs maîtres (droits et devoirs, impôts et redevances) sont relativement équilibrés, la transaction de 1403 sur le droit de mouture des moulins en étant l'exemple le plus significatif. Cependant, cette belle harmonie n'empêche pas «les misères du temps» - les pillages des grandes compagnies (XIVe siècle), les affrontements religieux, les épidémies de peste (1621, 1629-1630, 1720-1721...) - ainsi que le poids de la taille royale, la Révolution et les excès qui en découlèrent, les dévastations climatiques (gelée des oliviers en 1820, orages très violents en 1865) et les répercussions du coup d'Etat de 1851 (condamnés politiques à Flassans même)... Cette intrusion de l'histoire nationale dans ce lieu ne devant pas faire oublier la pérennité des activités locales (céréales et fruits, vignes et élevage, tuileries et scieries, tissage...), une pratique des jeux qui existait dès le Moyen Age (cartes et dés, dames et échecs, palet et ballon), les foires et les pèlerinages, l'urbanisation progressive et le développement du tourisme : en bref, la vie au quotidien des Flassandais dans un site magnifique.