Fleur de province

«- Beau temps, pour la saison. Court sur pattes ne s'est pas adressé à moi, mais s'est tourné vers son collègue. Bellâtre, un peu surpris, a marqué un temps d'arrêt. Il manque de s'étaler sur le gravier du parking. Il éprouve apparemment quelques difficultés à marcher et parler simultanément.

- Mais, il bruine ! finit-il par articuler.

- C'est exactement ce que je viens de dire : beau temps pour la saison, mais c'est la saison qui est pourrie. Alors, chacun chez soi et les vaches seront bien gardées, et ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont les premiers. Et tant va la cruche à l'eau qu'à la fin, elle se casse.

Au cinéma, ou au cirque, ou chez Guignol, je trouverais cette réplique un peu longue, ou surréaliste, ou fellinienne.».

Ici, c'est le Nord... et la province... Victor Lachuaire, bibliothécaire, amoureux d'Aretha Franklin, meurtrier de l'amant de sa femme. Un journaliste, un maire, un adjoint, une jeune fille, un inspecteur de police. Christian Larrède dépeint l'envers du décor, celui des terrains vagues, des gros bras, des arnaques, des meurtres... mais aussi des amours cachés...

Un polar rabelaisien, et désenchanté.