Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 814 pages
Poids : 1186 g
Dimensions : 17cm X 24cm
ISBN : 978-2-330-18300-4
EAN : 9782330183004
Flic ou voyou
Quatrième de couverture
Quand Philippe de Broca l'invite à écrire les dialogues de L'Incorrigible (1975), Michel Audiard « saute sur l'occasion » de retourner à son métier originel. Le succès déclinant de neuf réalisations en six ans l'a isolé dans la profession mais, véritable phénix du cinéma français, Michel Audiard signe vingt-quatre dialogues en une décennie avec une reconnaissance croissante dans le monde des lettres et dans celui du cinéma, jusqu'à obtenir un César en 1982.
Jean Herman (1933-2015) ne peut être dissocié de ce retour en forme. Au milieu des années 1970, le réalisateur d'Adieu, l'ami publie Billy-Ze-kick sous le pseudonyme de Jean Vautrin et s'impose comme une des figures du néo-polar. Entre Michel Audiard et Jean Herman, entre le « petit cycliste » et son désormais voisin de Dourdan, s'établit une collaboration au long cours sur une douzaine de scénarios.
En commun, une même aspiration à la littérature et une pudeur semblable devant les drames de l'existence. Bien que faisant avant tout oeuvre de scénaristes, Michel et Jean demeurent des écrivains, unis fraternellement et joyeusement dans l'intimité de l'écriture et l'exigence du travail du verbe.
Si le scénariste destine son texte à l'écran, la page s'avère son horizon premier. Trois scénarios sont ici édités, présentés et annotés pour s'approcher au plus près de l'acte créateur et retracer le cheminement du projet, depuis le choix du sujet jusqu'au film achevé : Flic ou voyou (Georges Lautner, 1979), L'Entourloupe (Gérard Pirès, 1980) et Garde à vue (Claude Miller, 1981).
Durant son compagnonnage avec Michel, Jean a fortifié ce qui est pour lui le « geste juste », celui du romancier. À la mort d'Audiard en 1985, Vautrin l'écrivain a pris le dessus sur Herman l'adaptateur. Il entame un nouveau chapitre, quittant le cinéma dont il se dit guéri et s'éloignant de la planète du roman noir. Son parcours l'emmènera jusqu'au prix Goncourt. Jean Vautrin reconnaîtra : « Michel était mon ami de cosur. [... ] Il m'a mis le pied à l'étrier et c'est à sa façon que je dois tout. »