Fludd

Au milieu des années 50 dans le nord de l'Angleterre. L'abbé Angwin, un tantinet porté sur l'alcool et soucieux avant tout de ne rien changer au paganisme invétéré de ses paroissiens, reçoit la visite impromptue de son évêque. Un évêque «in». Dans le vent de ces années annonçant l'embellie œcuméniste des sixties, l'abandon du latin au profit des langues vernaculaires, et l'élimination des statues sulpiciennes des travées des églises. Mais l'abbé Angwin ne l'entend pas de cette oreille. Il est bien déterminé à faire de la résistance passive. Jusqu'au jour où - l'évêque l'avait menace de l'arrivée imminente d'un jeune vicaire - débarque Fludd.

Dans ce microcosme de Fetherhoughton, il y a aussi Miss Dempsey, la gouvernante, et sa verrue sur la lèvre qu'elle finira par perdre, le clan des Enfants de Marie et celui de la Confrérie des Hommes. Mère Porpétue qui préside d'une poigne de fer aux destinées de l'école Saint-Fhomas-d'Aquin et à celles de ses non-nettes, il v a Mr McEvoy en qui, depuis toujours, l'abbé Angwin voit le diable, et Philly, pardon, Sœur Philomène, qui n'attend qu'un petit déclic pour se livrer à une grande révision de son destin.

Avec Fludd, portraits féroces, tendres affections, humour très bruish, Hilary Mantel nous surprend, nous enivre, nous déconcerte. Fludd, alchimiste divin, diable pervers, instrument d'un dessein impénétrable ? A lire sans modération, jusqu'à la dernière page pleine de révélations, cette hilarante Hilary.