Rayon Histoire de la littérature
François Mauriac : l'oeuvre au noir

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 352 pages
Poids : 470 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-296-03896-7
EAN : 9782296038967

François Mauriac

l'oeuvre au noir


Collection(s) | Mauriac et son temps
Paru le
Broché 352 pages
sous la direction de Jean-François Durand
Public motivé

Quatrième de couverture

François Mauriac : l'oeuvre au noir

En empruntant à Marguerite Yourcenar le titre de l'un de ses meilleurs romans, mais en lui donnant un sens tout à fait différent, ce livre, qui reprend l'ensemble des communications faites lors du Colloque organisé par notre Association les 12 et 13 mai 2006, à Paris, à l'Institut de France, voudrait s'interroger sur la dimension sombre, tragique, cruelle de l'oeuvre mauriacienne aussi bien dans les essais, les romans que les écrits journalistiques : « Nous avons appris, et dès notre jeunesse, que l'homme est né féroce. Un jeune Français qui va à l'école et qui aime les livres connaît tout de l'homme dès qu'il a ouvert Montaigne, Racine, Pascal ». Cette remarque du Journal trouve d'innombrables échos dans toute l'oeuvre.

Il suffit, pour s'en convaincre, de relire la Vie de Jésus de 1936, aux accents tragiques qui atteignent des sommets inégalés, comme dans l'évocation de la nuit de Gethsémani : « Tout homme, à certaines heures de son destin, dans le silence de la nuit, a connu l'indifférence de la matière aveugle et sourde. La matière écrase le Christ. Il éprouve dans sa chair l'horreur de cette absence infinie ».

A l'évidence, cette angoisse du vide, cette horreur ressentie devant la cruauté et la violence du monde décrivent une tonalité essentielle de la création mauriacienne, à laquelle on peut, bien sûr, opposer un autre versant de l'oeuvre, celui où triomphe l'éternelle jeunesse de la Grâce. Mais l'univers romanesque n'en portera pas moins partout les traces de tensions intérieures et de contrariétés, qui contribuent beaucoup aux atmosphères les plus incandescentes et dures des romans. Dès lors, se dégage de tous ces textes, fruits d'une écriture acérée qui excelle dans l'art si classique de la destruction des masques, une fascinante poétique de la noirceur, laquelle exprime d'ailleurs parfaitement, faut-il le rappeler, le visage le plus obscur d'un siècle qui a su franchir des degrés indicibles dans l'horreur. Or, ce noir Mauriac est bien notre contemporain capital.

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