George A. Romero et les zombies

George A. Romero et les zombies

Autopsie d'un mort-vivant

Et si le « zombie » d'aujourd'hui avait plus à exprimer qu'une peur existentielle ? S'il n'était pas seulement un être avide de chair, poussé par un instinct de conservation ? S'il était autre chose qu'une figure de la lutte des classes ? Si le zombie était tout simplement, à l'origine, le geste de soulèvement le plus incroyable qui nous soit donné à penser ?

Les nombreux ouvrages sur le sujet sont tournés vers la sociologie ou vers la psychanalyse, ils privilégient toujours une véritable explication humaine du zombie, et par là réduisent considérablement l'apport politique du personnage auquel Romero a donné naissance en 1968 dans La Nuit des morts-vivants.

Les morts-vivants de Romero ont été récupérés par l'industrie du cinéma hollywoodien, qui leur a enlevé leur capacité radicale de contestation politique. C'est cette histoire du cinéma, du pouvoir, sous l'oeil des « dispositifs » et sous les griffes et les mains du « zombie », que nous décrirons dans cet essai. Plus largement, c'est une philosophie de la mort-vivantitude qui s'ouvrira au lecteur.