Grandir à Nantes dans les années 1940 et 1950

Souvenirs, souvenirs...

¤ Passer devant chez « Lulu », comme disent les Nantais qui travaillent chez Lefèvre-Utile, l'imposant bâtiment de la biscuiterie de Nantes dont émanent de délicieux effluves de Petit Beurre.

¤ Au Guigne ! du cours Saint-Pierre, une institution, s'émerveiller devant les marionnettes d'Edgar et Marguerite Créteur.

¤ Échapper aux dangers du « Péril jaune le tramway de Nantes, ainsi surnommé car les cyclistes et les piétons ne l'entendent pas toujours arriver, et se prennent parfois les pieds - ou les roues de vélo - dans ses rails.

¤ Humer la bonne odeur de linge propre qui flotte autour des bancs à laver où nos mères se retrouvent pour bavarder, admirer les blanchisseurs des bords de l'Erdre et les bateaux-lavoirs.

¤ Prendre le transbordeur, notre tour Eiffel à nous, dont la nacelle nous transporte d'une rive à l'autre. Nous aurons tous un pincement au coeur quand il disparaîtra, en 1954.

¤ « Crébillonner », c'est-à-dire faire des achats dans la très chic rue Crébillon. L'expression s'étendra progressivement aux autres rues commerçantes de la ville.

¤ Admirer le magasin Decré, une enseigne incontournable qui s'élevait sur sept étages. Même après sa disparition, on continuera à parler du quartier Decré.

¤ Participer au carnaval de Nantes, qui signait le retour du printemps. Les rues se retrouvaient couvertes de confettis et des chars défilaient sous nos yeux émerveillés.

Grandir à Nantes dans les années 1940 et 1950

« Une ville folle et très belle », disait Jacques Demy de Nantes, qui y a passé son enfance dans les années 1940. Comme lui, nous avons vu cette ville aux parfums de campagne, avec ses prairies, ses terres maraîchères et ses bateaux-lavoirs, subir la marque indélébile de la seconde guerre mondiale et de l'occupation allemande. Après la Libération, Nantes se reconstruira lentement, devenant peu à peu une cité moderne où les immeubles prendront le pas sur les maisons et les baraquements de bois.

Des images fortes marquent cette époque. Celles du tramway, des manufactures et de nombreuses entreprises, l'odeur des biscuiteries, le souvenir de la Loire gelée sur laquelle on patinait, de nos culottes courtes usées sur les bancs d'écoliers, des nombreuses fêtes et carnavals... Sans oublier, bien sûr, le transbordeur et sa nacelle, les débuts des Trente Glorieuses et nos premiers pas dans la vie d'adulte...

La ville de notre enfance est unique au monde ! Avec ce livre, retrouvez vos premières années dans le lieu qui vous a vu grandir.